Encore deux-trois bricoles que j'ai vues dernièrement.
American Trip
Petit employé d'une grosse maison de disques, Aaron Green est mandaté par son patron pour ramener aux Etats-Unis la rock star anglaise Aldous Snow. Le problème, c'est que le chanteur, drogué et asocial, vit une rupture mouvementée avec la star de R'n'B Jackie Q et ne compte en faire qu'à sa tête.
Allez, soyons charitables. Ce film parvient à faire sourire en de rares occasions. Il s'agit d'une comédie potache et grassouillette, pleine de fouilles rectales non consenties et de caresses sur la moquette aux murs, mais à la différence d'un American Pie par exemple, le surjeu est parfois cocasse grâce à un cadrage ultra-dynamique. Une scène vaut à elle seule le détour : sans trop spoiler, l'ex d'Aldous s'est mise en ménage avec Lars Ulrich (le vrai) et, jaloux, Aldous lui sort une réplique du genre "Au fait, t'en es où avec Napster ?" Ca dure deux secondes mais ça m'a fait marrer.
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Rencontres du Troisième Type
Roy Neary est-il devenu fou ? C'est en tout cas ce que pensent sa femme, ses enfants et ses voisins, alors qu'il verse dans l'obsession la plus complète pour une montagne écimée qui l'attire irrémédiablement. Mais lorsqu'il parvient enfin à se rendre sur place, il découvre que l'armée y abrite un lourd secret...
Il s'agit du premier long-métrage de Steven Spielberg, et l'on y retrouve déjà toutes ses marottes. Rencontres... est célebre pour des tas de raisons et a été lourdement pastiché, notamment par Mars Attacks, mais la meilleure d'entre elles est peut-être la demi-heure de véritable docu-fiction sur un mec qui perd complètement les pédales, joué avec un incroyable talent par un Richard Dreyfuss alors au sommet de sa gloire. Retenons encore la fameuse, quoique juste honorable, participation de François Truffaud et, bien entendu, les effets spéciaux éblouissants pour l'époque, qui feront la renommée du réalisateur et le renouveau d'un genre jusque là surtout borné aux séries Z.
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Kiss Kiss, Bang Bang
Au bord d'une piscine hollywoodienne, Harry Lockhart nous raconte les raisons qui l'ont amené là. Depuis son cambriolage miteux - et raté - jusqu'à son entrée fracassante dans le milieu du cinéma, en passant par une audition de haut vol, si l'on peut dire. Le rôle de Harry concernant un film policier, il est mis en relation avec le privé gay Perry van Shrike... et c'est le début des emmerdes !
Auteur de quelques chouettes blockbusters comme l'Arme Fatale ou Au Revoir, à Jamais (et d'autres moins bons comme Last Action Hero), Shane Black signe ici une comédie noire comme on les aime. Le scénario tarabiscoté est raconté de manière informe, jouant sans cesse avec le fameux quatrième mur, et les scènes délirantes et les bons mots s'enchainent à vitesse grand V. Jusqu'à la fin, on ne sait pas où l'auteur nous embarque, on a l'impression que c'est tellement gros qu'on va s'apercevoir que c'est un canular comme dans (le fabuleux) The Game, mais non. C'est juste barré et, honnêtement, c'est bien comme ça.
Le fameux duo cher à Black prend ici les traits d'un Robert Downey Jr. hystérique et d'un Val Kilmer monolithique à souhait, et la galerie de persos truculents apporte beaucoup à un film pourtant bien classique dans le fond.