Je poursuis sur ma lancée avec les deux "nouvelles" (les deux sont sorties depuis un petit moment à l'heure où j'écris ces lignes) parutions de chez Pix'n Love. Auxquelles j'adjoindrai le quatrième Cahier des JV, que j'avais bizarrement zappé à l'époque.
- Pix'n Love n°16 - couverture : Macadam Bumper (sisi, et sans la nana en plus !)
Sous une étrange couverture dépouillée qui renvoie aux premiers numéros du mook se cache un volet plutôt plaisant.
La partie "News" (ça me fait toujours marrer dans un bouquin rétro) s'articule autour de plusieurs projets avortés, notamment Mario Bros. sur Colecovision (qui vient de sortir grâce à la scène semi-professionnelle homebrew) et Bound High sur Virtual Boy.
D'ailleurs, la majeure partie du bouquin est consacrée à des titres non-finalisés : en arcade, Pix finit enfin la tournée des productions Art & Magic avec l'inédit Spellsinger ; sur micros, Laurent Cluzel nous fait part de ses nombreux actes manqués, et même la partie consoles s'enrichit d'une rapide (mais en même temps, que peut-on trouver à en dire) génèse de la Vision TV Boy de Gakken, une console certes apparue dans le commerce mais vite oubliée.
Au final, la balance est relativement équilibrée entre les gros titres (Tower of Druaga, SEGA Rally, Super Aleste, Cotton Fantastic Night Dreams, les Schtroumpfs) et les oeuvres moins connues (Spinal Breakers, I, Robot, Astro Blaster...) et, petit hommage à rgstunt, même la Nuon de VM Labs est évoquée, au travers des premiers homebrews de la bécane.
Bref, on y apprend quand même pas mal de choses, y compris sur les jeux les plus célebres, et en dehors des trois mariolles du fond de la classe qui se contentent de radoter leur sempiternel "C'était mieux avant", la lecture est des plus agréables. Ca faisait un bail qu'un Pix ne m'avait pas autant plu.
Ah oui au fait : le mook est accompagné d'un DVD contenant deux hors-série des émissions du Joueur du Grenier (Captain Planet and the Planeteers sur NES) et de Retro Game Test (la trilogie Makaimura). Je ne connaissais pour ma part ni l'un ni l'autre, mais autant l'humour bas du front, les effets vus et revus et le dialogue pas convaincant du premier m'ont laissé totalement de marbre, autant le second m'a bien plu. Wahwah avait invité "the" WonderFRA et son émission est riche en détails et en anecdotes, bien foutue même si les notes de bas d'écran cachent le jeu, et agréable à suivre.
L'Histoire de MarioCe hors-série (au même titre que Des Pixels à Hollywood ou La Saga des Jeux Vidéo) au titre explicite s'intéresse donc à la génèse du célebre moustachu et s'attarde sur les dix premières années de son règne. Signé William Audureau, journaliste jivé plus ou moins connu, il aborde le golden age de Nintendo sous un autre angle, celui de sa mascotte. Audureau s'applique à casser les mythes urbains entourant la création du personnage (non, son premier nom n'est pas Jumpman, non, son premier boulot n'est pas charpentier, etc.), souvent avec condescendance, ce qui nuit un peu à la lecture. Malgré tout, l'oeuvre est riche en anecdotes et en citations, parfois trop même, à l'instar des Pixels à Hollywood.
L'ouvrage est en outre assez chichement illustré, et les quelques captures d'écran sont en noir et blanc. Or, va reconnaitre Space Fury de cette manière !
Mais le plus facheux dans ce bouquin, ce sont les très, mais alors très, nombreuses fautes d'orthographe, de frappe et autres coquilles. Une théorie s'est formée dans mon esprit : alors que le livre était en cours de relecture, sa sortie a été avancée pour surfer sur le succès de l'encyclopédie NES et de l'Histoire de Big N. volume 3 (L'Histoire de Mario est parue à peine quelques jours après). De fait, les cinquante premières pages sont vierges de toute bévue ou presque, tandis que la suite est un torchon à peine digne d'un enfant de CP. Au regard de tout cela, et en le mettant en pesée avec les anecdotes sympas, ça ne vaut pas plus de
Les Cahiers du Jeu Vidéo #4 : Girl Power !En dépit de ce qui constitue sans doute la couverture la plus ignoble qu'il m'ait été donné de contempler, je voulais croire en ce quatrième numéro d'une collection qui ne m'a jamais branché. Avec Sandra Duval à l'éditorial, on pouvait s'attendre à un bouquin fouillé sur le fait d'être une femme travaillant dans le milieu du jeu vidéo, ou à un décorticage en règle du rôle d'héroïne du jivé, loin des poncifs sur Lara Croft ou la princesse Peach. Et pourtant, dès le premier article, on comprend que c'est vers ces clichés que l'on s'oriente.
En dehors d'un premier article de fond traîtant de la vision psychologique de la femme (femme fatale, mère castratrice, etc.) que n'aurait pas renié Freud et de quelques sujets sur la dualité masculin-féminin, le reste de l'ouvrage sent le déjà vu. Alors quoi, il n'y a rien de plus à en dire ? Ou bien peut-être que définitivement, le domaine du jeu vidéo reste ancré sur ses positions d'un autre âge. Mais alors, est-ce que ça vallait vraiment la peine de faire un livre de près de deux cents pages, à la maquette pour le moins vieillotte, pour conclure sur un statu quo immuable depuis des décennies ?
Barème des notes :

Grosse colère

Petite déception

Moyennement satisfait

Happy face

Tache au fond du slip

Je peux mourir, j'ai connu le meilleur que ce monde avait à offrir